Oeuvres diverses
Nouvelles et histoires courtes
Impatiences, Buchet/Chastel, 1995
Impatiences, Buchet/Chastel, 1995
- A pleines mains, Buchet/Chastel, 1996
- Fruit de nos désirs, Buchet/Chastel, 1998
- Venise et autres contes fantastiques, Cabédita, 2000 / Buchet/Chastel 2001
- Chemin de rêves, préface de L. Bayart, ACM, 2000
- Nourrir les colombes, avec Laurent Bayart, L'Harmattan, 2004
- Aux écluses du destin, L'Harmattan, 2004
- Urbs, L'Harmattan, 2007
- Epître au silence, Encres Vives, 2011
- Une dernière brassée de lettres, Ed. tituli, 2016
- Un Ancien Testament, déluge de violence, Ed LGR Paris, 2020
- Emeutes, vol au-dessus d'un nid de pavés, Ed. Cactus inébranlable, 2022
- Sur les franges de l'essentiel suivi par Ecritures, Ed. Traversées, 2022
Parution en mai 2022 :
SUR LES FRANGES DE L'ESSENTIEL suivi par ECRITURES
https://revue-traversees.com/2022/05/24/claude-luezior-sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecriture/
https://revue-traversees.com/2022/05/29/claude-luezior-sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecriture-editions-traverseeisbn-9782931077047-126-pages-2022-25e/
https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/2022/05/31/sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecritures-de-claude-luezior-traversees-une-lecture-de-nicole-hardouin/
http://www.sfe-fsv.ch/publications-auteur-34.htmlwww.sfe-fsv.ch/publications-auteur-34.html
https://revue-traversees.com/2022/05/24/claude-luezior-sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecriture/
https://revue-traversees.com/2022/05/29/claude-luezior-sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecriture-editions-traverseeisbn-9782931077047-126-pages-2022-25e/
https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/2022/05/31/sur-les-franges-de-lessentiel-suivi-de-ecritures-de-claude-luezior-traversees-une-lecture-de-nicole-hardouin/
http://www.sfe-fsv.ch/publications-auteur-34.htmlwww.sfe-fsv.ch/publications-auteur-34.html
EXTRAIT (bonne feuille) d'ECRITURES :
Burine ta page Écris, écris, mon Frère, malgré tout ce que l’on a pu dire, burine tes territoires sur la page tranchante.
Fouille ta complexité, triture ton inconscient, décille ce regard du rêve qui est la haute part au fond de toi. Les mots en bandoulière, pars à ta propre conquête jusqu’à ce que poésie s’en suive. Non comme Gengis Khan ou Tamerlan sur la croupe de leurs chevaux, mais tels ces jeunes pèlerins qui touchent le mausolée du poète perse Hafez à Shiraz et qui y lisent pieusement des vers.
J’aimerais tellement qu’un jour, des amoureux esquissent une ou deux de mes lignes sur la tombe qui sera mienne !
Écris, écris, ma Soeur, afin que les humains ne rendent pas les âmes. Continue ton corps à corps avec les Lumières, troue le cauchemar des jours et déplie tes sentes nocturnes jusqu’à plus soif, nourris-toi de ces désirs encore inassouvis.
Tous deux, écrivez avec le sang des roses qui renaît, soyeux et vivace après l’orage. Écrivez malgré la maldonne de la vie, car les lèvres de la cellulose n’attendent que vos encres sacrées.
Burine ta page Écris, écris, mon Frère, malgré tout ce que l’on a pu dire, burine tes territoires sur la page tranchante.
Fouille ta complexité, triture ton inconscient, décille ce regard du rêve qui est la haute part au fond de toi. Les mots en bandoulière, pars à ta propre conquête jusqu’à ce que poésie s’en suive. Non comme Gengis Khan ou Tamerlan sur la croupe de leurs chevaux, mais tels ces jeunes pèlerins qui touchent le mausolée du poète perse Hafez à Shiraz et qui y lisent pieusement des vers.
J’aimerais tellement qu’un jour, des amoureux esquissent une ou deux de mes lignes sur la tombe qui sera mienne !
Écris, écris, ma Soeur, afin que les humains ne rendent pas les âmes. Continue ton corps à corps avec les Lumières, troue le cauchemar des jours et déplie tes sentes nocturnes jusqu’à plus soif, nourris-toi de ces désirs encore inassouvis.
Tous deux, écrivez avec le sang des roses qui renaît, soyeux et vivace après l’orage. Écrivez malgré la maldonne de la vie, car les lèvres de la cellulose n’attendent que vos encres sacrées.
Parution en février 2022 :
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/emeutes-vol-au-dessus-dun-nid-de-paves/
ÉMEUTES-Vol au-dessus d'un nid de pavés-
Claude LUEZIOR Cactus inébranlable éditions- 78 p.
Manuel du parfait émeutier ? Ou bien parodie de la révolte ?
Chaque page de ''ce petit livre jaune''( pourrait-on dire) peut servir de présentation sur le vif, capable de provoquer l'envie immédiate de dévorer l'écrit encore tout croustillant de vitalité.
L'auteur, en bon Suisse ''neutre'' en marge des conflits, mais observateur attentif éclairé, nous révèle son credo ( ou anti-credo ?), dès le liminaire :
« Je déteste l'émeute. Peut-être est-elle libératrice ? »
Ici ?... Sans aucun doute ! Répondrait un acteur comique ! Libératrice d'autant plus que les vérités apparaissent comme des exagérations sans limite, générant sourires entendus et rires débridés.
Inutile alors de chercher à chaque page le graal qui va attirer le lecteur, car TOUT, ici, vous explose de rire, à commencé par la page 1:
(Je crois indispensable de rapporter, selon l'auteur, la panoplie du bon gréviste qui se respecte, et sachez bien que je ne note que l'essentiel) :
Pour une bonne manif, il vous faudra dans votre sac à pain :
-Du personnel qualifié avec une moustache à la Staline
-Un cabas de revendications : pas besoin qu'elles soient fraîches
-Quelques tambours, trompettes... et autre casseroles
-Une confrérie de brailleurs, à défaut des pleureuses en grève
-Beaucoup de rouge qui tache
-Un p'tit gars pour compter( juste qu'il sache multiplier les chiffres des flics par 2 ou par 10)...
-Une bande du genre ''Gilets jaunes''( ...pas ceux qui sont en train de griller les saucisses!)
Au fond, prenez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!)
Un véritable ''pavé y en a marre'' en lieu de ''pavé dans la mare'' !
OUI, je l'avoue, on s'amuse, on rit beaucoup grâce à l'esprit vif et précis de Claude Luezior ; il n'empêche que le cœur et le cerveau de l'auteur restent aux commandes car, dit-il:
même si « La déroute est en marche ( page 40)
« Tous fredonnent un hymne où l'on parle de fraternité ''(page 41)
Tout est acceptable...à la condition que ''le sens du partage et de la bienveillance ne fasse pas place à la grammaire de la violence »( page 42)
Et pourquoi ne pas conclure cette présentation par ce qui pourrait et semble d'ailleurs être l'illustration poétique de couverture :
« Avec ses pognes en battoirs, il sort d'une poche, un tout petit sandwich qu'il partage puis s'en va avec son Esmeralda de passage ( page 50)
En ces moments de folie mondiale, il n'est pas interdit de réécrire l'Internationale qui battrait le pavé avec des mots d'humour et surtout ne pas oublier de chausser ses bésicles car Claude Luezior nous avertit :
« Toute dissemblance avec la réalité doit être vue comme une grave illusion d'optique »( page 68)
Vite, amadouer ce livre gavroche-bon-enfant où ''Marianne en prend pour son bonnet'' : un manifeste pour l'humour, sans danger...d'autant que, par chance, nous dit l'auteur,''le coup de feu n'est pas pour ce soir''
Jeanne Champel Grenier
in: Poésie-sur-Seine
*******************
Émeutes, vol au-dessus d'un nid de pavés, de Claude LUEZIOR,
73 p., Cactus inébranlable éditions, Belgique, 2022,
IBSN: 978-239049-054-8
Ich bin das Schwert, ich bin die Flamme.
Ich habe euch erleuchtet in der Dunkelheit,
und als die Schlacht begann, focht ich voran
in der ersten Reihe.
Hymnus
(poème de Heinrich Heine)
„Je suis l’épée, je suis la flamme“, clame Heine, le plus Français de tous les poètes allemands. C’est le combat livré par Claude Luezior dans une cinquantaine d’ouvrages dans des genres très divers. Le dernier en date, Émeutes, certes un opuscule, mais à la prose dense, foisonnante, parfois torrentielle, est un petit chef-d’œuvre.
Luezior, écrivain prolifique aux multiples facettes, poète-clinicien, est un fin observateur d’une société en déliquescence. Impossible de „survoler“ Émeutes, au sous-titre subtil et parodique, tiré du roman de Ken Kesey, „Vol au-dessus d’un nid de coucou“ et du célèbre film de Forman avec Jack Nicholson dans le rôle d’un criminel génial simulant la folie dans un hôpital psychiatrique. Et si le mot „cuckoo“ en anglais désigne le coucou, il signifie aussi en argot américain l’excentrique, le dérangé, le fou. Alors, Claude Luezior, un „schräger Vogel“, „un drôle d’oiseau“, selon l’expression allemande, un écrivain un peu déjanté? Au premier abord, son style très particulier intrigue et peut dérouter le lecteur.
Le lyrisme va de pair avec un sens aigu de la dérision. Un style d’une part „verlainien“ dans la mesure où le poète-émeutier „cisèle les mots comme des coupes“ (Verlaine), et d’autre part fulminant, percutant, avec des accents rimbaldiens de révolte teintée d’un humour grinçant, de désillusion et d’un profond dégoût pour les dérives d’une société de plus en plus clivée, de désarroi aussi devant le chaos et la violence aveugle et aveuglante qui caractérise les meutes, toutes les émeutes. Le déchaînement des black blocs obscurantistes „complotant contre les Lumières“ „les braillards“ à l’assaut du Capitole, fournissent deux exemples de l’incurable et incommensurable bêtise humaine.
Mais l’empathie est aussi au cœur du livre, car la maltraitance et la souffrance sont dans les deux camps. Le policier qui matraque un manifestant ou même, au nom de l’ordre, lui tire dessus, au risque de l’éborgner, n’est-il pas lui aussi un brave père de famille ayant un mal fou à joindre les deux bouts? Le mal vient d’en haut, le mal vient d’en bas. Luezior pose une question essentielle:“L’humanité est-elle un chaînage de violences légitimées par tel pouvoir, folie, idéologie, ethnie et parfois tel ou tel dieu? Ce faisant, il nous incite à la réflexion.
Claude Luezior, jongleur de mots virtuose, ne forge pas seulement des phrases-poignards acérées et poignantes, les torches enflammées qu’il lance, sont quelquefois des clins d’œil à l’histoire. Ainsi, évoquant les gilets jaunes:“Au fond, prenez-les tous, Dieu y reconnaîtra les siens.“ est une allusion ironique au Massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, et à l’ordre donné par Catherine de Médicis d’éliminer d’abord les chefs protestants. „Tuez-les, mais tuez-les tous.“ Et la populace catholique s’en donna à cœur joie.
Les émeutes sont vieilles comme le monde, les soulèvements populaires sont collectifs et irrationnels, parfois justifiés dans une société aussi inégalitaire. La faim peut rendre un individu fou et criminel, aucun poète ne l’a mieux exprimé que Jacques Prévert dans „ Déjeuner du matin“. Et les émeutes sont aussi personnelles. Chaque homme dans sa nuit est enserré dans l’étau angoissant de ses émeutes intérieures. Émeutes est un livre émouvant, au premier sens du terme.
„Mais peut-être un jour viendra-t-il, un jour où on verrait les pavés s’envoler tels les oiseaux du paradis.“ Les maux, eux aussi, réussirent à s’évader de la boîte de Pandore et à s’envoler et se répandre sur la Terre pour s’abattre sur les hommes. Seule au fond de la boîte resta l’espérance, frêle et frissonnante.
Le monde n’étant jamais comme il faut, prenons nos responsabilités, protestons intelligemment et gardons espoir, nous dit à sa manière le combattant et l‘humaniste Claude Luezior.
Il est l’épée et la flamme. Émeutes: à lire absolument.
Pierre Sommet
Anc. Directeur du département des langues étrangères à l’Université populaire de Krefeld en Allemagne
in:: www.e-litterature.net/publier3/spip.php?article1647
Claude LUEZIOR
ÉMEUTES vol au-dessus d’un nid de pavés
Cactus Inébranlable éditions, 78 pages, 2022
Si l’auteur a une écriture aux multiples facettes, il n’avait pas encore exploré avec délice, humour et agilité la populace chère à Villon, masques et boucliers derechef alignent d’avides gourdins tandis que s’amassent manants et gueux en lamentable engeance.
Non pas réquisitoire, mais peinture contrastée de la société, cet opuscule se lit avec amusement et délices.
Pourtant il fait doux ce matin- là, mais toute une machinerie s’ébroue et brise les restes de la nuit déshabillée de vent. Ombres et lumière craquent dans les vociférations d’insolentes oraisons, tumulte sur le pourtour de lèvres hargneuses. Une meute avance, recule, ne sait où elle va : c’est un bateau en perdition dans la tempête, un navire de haute marée qui s’abandonne et se reprend sans cesse.
Comédiens d'un certain non- sens, tous ne s’entendent pas ; ils vocifèrent, assèchent leur intimité, une folie au coin des lèvres : la liberté ne se nourrit pas, elle est famine, dénuement sublime du désir ( P. Emmanuel).
La foi errante cherche son Savanarole, le bûcher, lui, est détrempé de sueur sale. Esméralda a raccourci sa jupe, sa chèvre a disparu, elle danse avec un gilet jaune au milieu d’une confrérie de brailleurs, à défaut des pleureuses qui sont en grève. Une meute éructe non pas des mots, des phrases, des syllabes mais des convulsions qu’éructe le fond des âges. Ce soir il y aura beaucoup de rouge qui tache tant les gorges seront sèchent. Pourtant, Luezior le pacifiste, le doux, le bienveillant montre une certaine sympathie pour l'engeance des petites mains.
Plus que jamais il pense au métro boulot dodo du cher P. Béarn, ses échevelés de mai 68 et leurs flamboyantes barricades qui ne semblent plus que rêves pour apprentis pyromanes.
Comme il faut bien s’occuper, des barricades se dressent, Gavroche s’approche, des barricades : ici, ce n’est qu’amas de grilles d’égouts entremêlées de mobilier urbain, avec des pavés en veux-tu en voilà, bancs cassés, arbres sciés. On lui avait pourtant expliqué que les écologistes voulaient surtout préserver la nature...
Gavroche ne comprend rien : empli de joie triste, il décide de se sauver avec son ami Quasimodo effrayé, « viens, lui dit ce dernier, on va se cacher entre deux gargouilles car ici, c’est la confusion, chacun est contre mais ne sait pas vraiment contre quoi !
Passe une bande hurlante d’anti-vaccins. L’un d’eux tombe sur des plaques rouillées et s’entaille le bras ; hors texte et en catimini, son copain d'infortune lui fait : « dis donc, au moins, tu es vacciné contre le tétanos ! »
On évoque l'assaut du Parlement américain. Le I have a dream de Martin Luther King sur les mêmes marches, c’était beaucoup mieux. On croyait avoir tout vu, on a vu et c’était plutôt moche.
Marianne, Gavroche et Quasimodo se sont assoupis au bout de leur révolte. Gandhi, Luther King, Mandela ne dorment plus que d’un œil... On jette, on rejette. Le grand Palais n’est pas loin. Serait-ce un happening pour artistes un peu fous ?
En ces temps où l’horizon est si sombre, où l’homme est une grande déchirure, ce petit recueil est un régal d’humour : histoire d’une émeute pour danse moderne. À lire et relire pour sourire dans le silence du soir et y enfouir ces graines où vacille la société, dont la qualité devrait se mesurer à l’aune de la solidarité envers les plus fragiles.
Luezior repense peut-être aux vers de Victor Hugo dans les Voix Intérieures : Paris, feu sombre ou pure étoile, est une Babel pour tous les hommes. Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nous ne saurions terminer cette recension sans rendre éloge au peintre Philippe Tréfois, pour son étonnant (et détonnant !) tableau en première de couverture .
Nicole Hardouin
Article paru sur le site "Les belles phrases" d'Eric Allard
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/emeutes-vol-au-dessus-dun-nid-de-paves/
ÉMEUTES vol au-dessus d’un nid de pavés
Cactus Inébranlable éditions, 78 pages, 2022
Si l’auteur a une écriture aux multiples facettes, il n’avait pas encore exploré avec délice, humour et agilité la populace chère à Villon, masques et boucliers derechef alignent d’avides gourdins tandis que s’amassent manants et gueux en lamentable engeance.
Non pas réquisitoire, mais peinture contrastée de la société, cet opuscule se lit avec amusement et délices.
Pourtant il fait doux ce matin- là, mais toute une machinerie s’ébroue et brise les restes de la nuit déshabillée de vent. Ombres et lumière craquent dans les vociférations d’insolentes oraisons, tumulte sur le pourtour de lèvres hargneuses. Une meute avance, recule, ne sait où elle va : c’est un bateau en perdition dans la tempête, un navire de haute marée qui s’abandonne et se reprend sans cesse.
Comédiens d'un certain non- sens, tous ne s’entendent pas ; ils vocifèrent, assèchent leur intimité, une folie au coin des lèvres : la liberté ne se nourrit pas, elle est famine, dénuement sublime du désir ( P. Emmanuel).
La foi errante cherche son Savanarole, le bûcher, lui, est détrempé de sueur sale. Esméralda a raccourci sa jupe, sa chèvre a disparu, elle danse avec un gilet jaune au milieu d’une confrérie de brailleurs, à défaut des pleureuses qui sont en grève. Une meute éructe non pas des mots, des phrases, des syllabes mais des convulsions qu’éructe le fond des âges. Ce soir il y aura beaucoup de rouge qui tache tant les gorges seront sèchent. Pourtant, Luezior le pacifiste, le doux, le bienveillant montre une certaine sympathie pour l'engeance des petites mains.
Plus que jamais il pense au métro boulot dodo du cher P. Béarn, ses échevelés de mai 68 et leurs flamboyantes barricades qui ne semblent plus que rêves pour apprentis pyromanes.
Comme il faut bien s’occuper, des barricades se dressent, Gavroche s’approche, des barricades : ici, ce n’est qu’amas de grilles d’égouts entremêlées de mobilier urbain, avec des pavés en veux-tu en voilà, bancs cassés, arbres sciés. On lui avait pourtant expliqué que les écologistes voulaient surtout préserver la nature...
Gavroche ne comprend rien : empli de joie triste, il décide de se sauver avec son ami Quasimodo effrayé, « viens, lui dit ce dernier, on va se cacher entre deux gargouilles car ici, c’est la confusion, chacun est contre mais ne sait pas vraiment contre quoi !
Passe une bande hurlante d’anti-vaccins. L’un d’eux tombe sur des plaques rouillées et s’entaille le bras ; hors texte et en catimini, son copain d'infortune lui fait : « dis donc, au moins, tu es vacciné contre le tétanos ! »
On évoque l'assaut du Parlement américain. Le I have a dream de Martin Luther King sur les mêmes marches, c’était beaucoup mieux. On croyait avoir tout vu, on a vu et c’était plutôt moche.
Marianne, Gavroche et Quasimodo se sont assoupis au bout de leur révolte. Gandhi, Luther King, Mandela ne dorment plus que d’un œil... On jette, on rejette. Le grand Palais n’est pas loin. Serait-ce un happening pour artistes un peu fous ?
En ces temps où l’horizon est si sombre, où l’homme est une grande déchirure, ce petit recueil est un régal d’humour : histoire d’une émeute pour danse moderne. À lire et relire pour sourire dans le silence du soir et y enfouir ces graines où vacille la société, dont la qualité devrait se mesurer à l’aune de la solidarité envers les plus fragiles.
Luezior repense peut-être aux vers de Victor Hugo dans les Voix Intérieures : Paris, feu sombre ou pure étoile, est une Babel pour tous les hommes. Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nous ne saurions terminer cette recension sans rendre éloge au peintre Philippe Tréfois, pour son étonnant (et détonnant !) tableau en première de couverture .
Nicole Hardouin
Article paru sur le site "Les belles phrases" d'Eric Allard
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/emeutes-vol-au-dessus-dun-nid-de-paves/
Recension : Claude Luezior : Un Ancien Testament déluge de violence,
© octobre 2020 Librairie-Galerie Racine, Paris, 168 pages.
Peu de temps après Golgotha, voici que paraît Un Ancien Testament déluge de violence. Diable ! Claude Luezior aurait-il une âme de cistercien ? On ne peut en effet qu’admirer le travail préalable à la rédaction de l’ouvrage : une belle cueillette de citations bibliques. Un travail qui exige une vocation de copiste, au sens médiéval et donc noble du terme. Certes, il est aisé de se procurer le texte originel dans ce monde de prosélytes. La modernité nous permet même de le télécharger gracieusement au format pdf, ce qui s’avère moins encombrant que les stèles ou les tablettes d’argile. Mais de là à en faire un livre !
Faut-il se rassurer ou s’en inquiéter, Claude Luezior n’utilise pas ce matériau pour nous assener une énième herméneutique, exercice ô combien sérieux. Il commente ces extraits à la façon d’un catéchumène irrévérencieux. Moquer un livre sacré ? Il n’oserait pas !
Et pourtant, si : il ose ! Et ce, dès le début : « Adam fit donc l’amour avec Eve, issue de sa propre côte. // Vous avez dit consanguinité ? » Certains déclencheraient un jihad pour moins que cela. Et ça continue ! Caïn et Abel sont qualifiés de « Dramatique engeance ! ». L’odyssée de l’arche de Noé est vue comme la parade d’une ménagerie déjantée, non comme un sauvetage à dimension universelle. L’abolition par Yahvé en personne de la xénoglossie qui régnait à Babel se révélera une décision néfaste puisqu’elle sera la cause du « Désespoir des potaches du monde entier ».
Et tant d’autres épisodes passés à la moulinette de l’ironie toute socratique de Claude Luezior. A l’instar du philosophe grec, en effet, il feint l’ignorance pour mieux démontrer l’inanité des arguments des auteurs de l’Ancien Testament. Auteurs que l’on ne connaît pas, d’ailleurs, mis à part Moïse, si on admet son existence. Notre pseudo-exégète farceur profite de cette aubaine pour produire des « Lignes apocryphes ». Par exemple, concernant les animaux de l’arche : « Bien entendu, les girafes, toujours un peu guindées, se plaignirent d’un torticolis ».
Cependant, au fil des pages, perce une forme d’indignation face à certains diktats de Yahvé. Ainsi à propos de la destruction de Sodome et Gomorrhe : « Le Très-Haut et ses émissaires prétendirent qu’il n’y avait en ces villes pas un seul juste. // Et les enfants ? // Et les bébés ? ». Cette indignation s’amplifie jusqu’à devenir sidération lorsqu’il envisage les holocaustes préconisés par Dieu. Moïse, David, le roi Salomon sont tour à tour évoqués, non comme des héros antiques mais comme des monstres assoiffés de sang. Ainsi, Moïse se voit qualifié d’ « exterminateur », et pour cause : «Moïse les envoya en campagne […] Ils combattirent contre Madiân, selon ce qu’avait commandé Yahvé et ils tuèrent tous les mâles […] Ils brûlèrent par le feu toutes les villes ». Face à David, il ne fait pas bon être Araméen, Philistin, Edomite, ou Moabite, toutes peuplades vouées au massacre ou à l’esclavage. Quant au roi Salomon, il avait en plus le sens des affaires. Pour bâtir son temple, il inventa la main d’œuvre bon marché : « ceux que les fils d’Israël n’avaient pas exterminés, Salomon les leva pour la corvée ».
Et lorsqu’ils ne s’entre-tuaient pas, ces braves gens, à quoi passaient-ils donc leur temps ? Hélas ! Les mœurs à la cour ne sont pas en reste. Histoires d’incestes, orgies, empoisonnements, etc. « Une société phallocrate » qui plus est, comme le rappelle l’auteur en citant Ecclésiaste : « Et je trouve la femme plus amère que la mort, parce qu’elle est un piège, son cœur est un filet, et ses bras sont des liens ». Mesdames, vous apprécierez !
Doit-on insister sur les horribles pandémies que s’acharne à déverser le ciel sur la terre : « On était dans les jours de la moisson des blés, quand Yahvé envoya la peste en Israël […] et il mourut soixante-dix mille hommes ». Pas mal, vue la densité de la population à l’époque !
En achevant cette lecture parfois drolatique, souvent effarée, on peut se demander pourquoi toute une civilisation se réclame de cet Ancien Testament, un texte aux accents barbares, effectivement déluge de violence. Comme si le mal s’avérait être une dimension sinon nécessaire de l’humanité, du moins inévitable. Cette question du mal obsède les philosophes depuis toujours — à juste titre. Comprendre pourquoi un pays aussi riche de culture que l’Allemagne ait pu se faire nazie. Etablir un parallèle entre le sort des villes de Sodome et de Gomorrhe et celui d’Hiroshima et de Nagasaki. Dans sa conclusion, l’auteur se pose lui aussi cette question du mal, composant de la nature humaine : « L’Ancien Testament […] décrit un Yahvé violent et jaloux qui façonne nos délires. Nous a-t-il fait à son image ou l’avons-nous plutôt fait à la nôtre ? ».
Claude Luezior, d’une plume inspirée et insolente, indignée et rebelle, par sa pensée que l’on devine profondément humaniste, nous invite à réfléchir à cette grande question. Et si le salut du monde passait par l’amour, la compassion, l’universelle empathie ?, semble-t-il suggérer. Mais ceci est une autre histoire, qui se nomme : Le Nouveau Testament.
© février 2021 Gérard Le Goff
Un Ancien Testament déluge de violence de Claude Luezior, Librairie-Galerie Racine, Paris, 2020
Après son Golgotha, bouillonnant de ferveur et de foi, remarquablement écrit par un jeune Luezior alors aux prémices de sa vie, et d’une (déjà) étonnante précocité, voilà que notre écrivain fribourgeois s’attelle à l’Ancien Testament, déluge de violence selon l’exégète éclairé. Etonnant et détonant opus littéraire écrit comme une libelle, fraîche, sulfureuse et saupoudrée d’humour, avec toujours le regard distancié de l’érudit voire de l’homme de Dieu. Le Livre saint y est décortiqué, épluché et analysé, l’auteur nous prévenant, en son liminaire : A nous de redécouvrir ces textes majeurs d’un très Ancien Testament avec l’éclairage tantôt étonné, tantôt stupéfié, mais toujours critique de la raison.
Claude Luezior triture et mâchouille avec dextérité ces Ecritures du grand commencement. Ainsi, se moque-t-il de cette pomme croquée dans le jardin originel où les ennuis commencèrent pour la créature (indisciplinée) de Dieu : Et pour cerise sur le gâteau, le trépas, au bout d’une existence terrestre. Parce-que Dieu s’est vexé pour un larcin, pour une pomme pendouillant à l’Arbre de la Connaissance. Et nous voilà lancés dans l’universelle condition humaine, à prendre place dans ce radeau de la Méduse que fut l’arche du Père Noé où l’on nous spécifie qu’il enferma par paires quelques millions d’espèces, toute nourriture comprise pour quarante jours.
Plus loin, de rajouter quelques lignes bien apocryphes celles-ci : Les baleines furent dispensées de figurer dans cette histoire pour raison de corpulence et les sardines ironisèrent sur le manque de place dans la boîte à Noé. Et nous voilà embarqués dans cette histoire épique où l’on voit déferler des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Perizzites, des Hiwwites et autres Jabouséens (Ceux de Jérusalem) en se perdant dans d’improbables et labyrinthiques généalogies où les personnages bibliques étaient dotés d’une longévité hallucinante, dépassant les canons de la divine retraite de nos contemporains ! Yahvé qu’à pas mettre le nez dans ce Livre !
Comme aurait dit un antique quidam…Et voici que Luezior, tel un historien avec sa machine à remontée le temps à la Barjavel, nous décrit ce déluge de violences et d’actes sanguinaires où l’on retrouve même une analogie avec Oradour-sur-Glane sur le site de Migdal-Sichem où s’étaient rassemblés dans une crypte tous les habitants et brûlèrent la crypte sur ceux qui s’y trouvaient. Ainsi moururent, eux aussi, tous les gens de Migdal-Sichem, un millier environ, hommes et femmes… » (Juges). Comme quoi, l’histoire serait toujours un éternel recommencement en matière de barbarie ?
Quant à Jonas, notre écrivain avoue avoir de la sympathie pour lui, victime d’une croisière qui ne fut pas de tout repos. Il fut avalé par un gros poisson, car contrairement à ce qui a été maintes fois écrit, il n’y a pas de baleine dans ces parages. Plus loin, de rajouter, citant Ezéchiel : « C’est pourquoi les pères mangeront les fils au milieu de toi, et les fils mangeront leurs pères ». Freud (plus loin) ne sera qu’un doux rêveur…
Pour conclure, Luezior ajoute : L’Ancien Testament est écrit avec une plume trempée dans le Nil, le Tigre et l’Euphrate, le Jourdain et les puits de nos propres déserts, annonçant la venue d’un rebelle d’un nouveau genre, incarnation du pardon et de l’amour : le Nazaréen Jésus Christ. Une autre histoire commence pour l’humanité… Celle de la genèse de l’amour universel.
Laurent BAYART
Claude LUEZIOR
Un Ancien Testament, déluge de violence
Éditions Librairie-Galerie Racine, Paris,
4e trim. 2020, 168 p., ISBN : 9-78-2-2430-4831-5
Au-delà d'un humour bienfaisant, ce livre est un cri aux frontières de notre humanité qui est parfois (souvent) décrite de manière monstrueuse dans l'Ancien Testament.
Ces pages peuvent générer une certaine remise en question de nos croyances toutes faites car la très sainte Bible, socle de notre civilisation judéo- chrétienne, est censée être belle, rassurante...
Or, en réalité, les textes d'avant le Christ sont souvent (mais pas toujours) une accumulation d’horreurs: à Sodome et Gomorrhe pas un seul juste, tous les habitants furent brûlés vifs : préfiguration d’Hiroshima. Et Luezior d'ajouter : et les enfants / et les bébés ? Somme de crimes, d’holocaustes : l’invasion de Canaan, la destruction et le carnage à Jéricho (aux cours d'instruction religieuse, l'histoire des trompettes nous avait pourtant été décrite de manière si candide !)
Barbarie : Vous avez laissé la vie à toutes ces femelles ! Maintenant tuez tout enfant mâle, tuez aussi toute femme ayant partagé la couche d’un homme. Et pourtant il est maintes fois répété que Yahvé est bon...
Somme d’incestes, de trahisons, d'ostracismes, d'anathèmes.
Pour ce qui de la forme du présent livre, on retrouve toujours le style ciselé de l’auteur qui est un nautonier du mot. Luezior a cette langue rigoureuse, celle qui rend si proche de ce gris argent du matin, cher à L.R. des Fôrets.
Quant au fond, il faut souligner la somme de citations, de recherches, de minutie que représente un tel ouvrage, travail de chartreux, mots rédigés à travers les tourments de l’ombre, respirations profondes.
L’auteur débarrasse les textes anciens de leur gangue pour en faire ressortir l’effroyable. Paradoxalement il sait malgré tout atténuer une partie de leur noirceur par son humour, par des réflexions inattendues : remarques burlesques, surtout en ce qui concerne la Genèse : Le sage Noé, charpentier amateur de son état, était tout à la fois zoologue et botaniste. Dans son arche, véritable cage à poulets, il enferma quelques millions d’espèces ! (...) Les baleines furent dispensées de figurer dans cette histoire pour raison de corpulence et les sardines ironisèrent sur le manque de place dans la boîte à Noé.
Autre sourire, après la faillite de la tour de Babel : Grammairien dans l’âme, le bon Yahvé fit de sorte qu’ils n’entendent plus le langage les uns des autres : désespoir des potaches du monde entier.
Disparités scripturales évidentes lorsqu'apparaît soudain un puissant hymne à l’amour dans le Cantique des Cantiques : Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d’une gazelle. Et Luezior de commenter : de quoi faire convulser une bonne douzaine de pères de l’Église, non ? Par ailleurs, l’auteur ne peut s’empêcher de poser une question intéressante : combien de livres bibliques ont-ils été écrits par des femmes ?
La vie se nourrit d’interrogations. L'auteur de ce livre précise que les exégètes démêlent le vrai du faux, la fable de la réalité, le symbolique du révélé. L'Ancien Testament est peint dans une plume trempée dans le Nil, le Tigre, l’Euphrate, le Jourdain, où l'on perçoit un Yahvé manichéen, cruel et jaloux : nous a-t-il fait à son image où l’avons-nous plutôt fait à la nôtre ?
Il est impossible de ne pas souligner les similitudes entre l’Ancien Testament et notre monde actuel où se perpétuent des conflits au nom d’un Dieu unique sensé être l’alpha et l’oméga de l’humanité.
Et Luezior de conclure : ce qui est rassurant, c’est la présence, dans le Nouveau Testament, d’un rebelle d’un nouveau genre, incarnation du pardon, et de l’amour : le Nazaréen Jésus Christ.
L’Ancien Testament, déluge de violence est un recueil puissant, qui ne peut laisser personne indifférent: il atteste que nous ne sommes toujours que le refleurissement de nos cendres aussi bien dans la barbarie que dans l’amour.
Nicole Hardouin
De l'art helvétique contemporain rubrique des arts plastiques et de la littérature en Suisse
Claude Luezior : Une dernière brassée de lettres :
Luezior avec un humour salutaire apprend à aimer la vie à travers ses lettres testamentaires aux destinataires intempestifs (citons entre autres la Maison de retraite, l’Ordinateur, la Contractuelle, le Masque, la Patience, la cousine, etc..) Et bien sur les poètes, ses semblables, ses frères. Les dix mille (Luezior les a comptés) qui « prennent la parole chaque semaine, en famille, devant mère-grand, le petit morveux » et qui déchirent quelques pages de leurs livres qui ne se vendent pas pour les envoyer à leur « belle-mère, banquier ou percepteur ».
Car il suffit de « dix grammes d’écriture » pour mettre le feu aux poudres d’escampette et aimer le vie comme « un prisonnier aime son bourreau. Comme une femme d’alcoolique pardonne tout à son conjoint ». C’est pourquoi au crayon ou à l’ordinateur le poète de Fribourg poursuit sa route et guérit les âmes après avoir soigné les corps.
Si dans son existence « s’entrechoquent les angoisses des uns, les errances des autres », en ses pages dansent « mendiants et paralytiques. Bruissements d’être et de camarde ». Bref Luezior avance encore, avance en ses diagonales du fou. Demeure le murmure de sa révolte et les battements de sa chair dans le rêve de mourir debout - entendons la plume à la main - lorsque la Sorcière voudra le retirer de son contexte et le confronter à la justice du suprême glaive. Pour l’heure un seul mot d’ordre : en avant, doute !
Jean-Paul Gavard-Perret : 14/12/2016, Blog 24Heures : http://delarthelvetiquecontemporain.blog.24heures.ch/archive/2016/12/14/avec-une-poignee-de-lettres-claude-luezior-862691.html
AUTRES LIENS :
Nicole Hardouin : note de lecture dans dans Recours au poème : https://www.recoursaupoeme.fr/claude-luezior-une-derniere-brassee-de-lettres/
Philippe Veyrunes : recension dans Babelio.com : https://www.babelio.com/livres/Luezior-Une-Derniere-Brassee-de-Lettres/1043257#critiques
Michel Bénard : critique littéraire dans Traversées : https://revue-traversees.com/2018/12/28/claude-luezior-clames-librairie-editions-tituli-paris-format-21x14-nombre-de-pages-82/
Claude Luezior : Une dernière brassée de lettres :
Luezior avec un humour salutaire apprend à aimer la vie à travers ses lettres testamentaires aux destinataires intempestifs (citons entre autres la Maison de retraite, l’Ordinateur, la Contractuelle, le Masque, la Patience, la cousine, etc..) Et bien sur les poètes, ses semblables, ses frères. Les dix mille (Luezior les a comptés) qui « prennent la parole chaque semaine, en famille, devant mère-grand, le petit morveux » et qui déchirent quelques pages de leurs livres qui ne se vendent pas pour les envoyer à leur « belle-mère, banquier ou percepteur ».
Car il suffit de « dix grammes d’écriture » pour mettre le feu aux poudres d’escampette et aimer le vie comme « un prisonnier aime son bourreau. Comme une femme d’alcoolique pardonne tout à son conjoint ». C’est pourquoi au crayon ou à l’ordinateur le poète de Fribourg poursuit sa route et guérit les âmes après avoir soigné les corps.
Si dans son existence « s’entrechoquent les angoisses des uns, les errances des autres », en ses pages dansent « mendiants et paralytiques. Bruissements d’être et de camarde ». Bref Luezior avance encore, avance en ses diagonales du fou. Demeure le murmure de sa révolte et les battements de sa chair dans le rêve de mourir debout - entendons la plume à la main - lorsque la Sorcière voudra le retirer de son contexte et le confronter à la justice du suprême glaive. Pour l’heure un seul mot d’ordre : en avant, doute !
Jean-Paul Gavard-Perret : 14/12/2016, Blog 24Heures : http://delarthelvetiquecontemporain.blog.24heures.ch/archive/2016/12/14/avec-une-poignee-de-lettres-claude-luezior-862691.html
AUTRES LIENS :
Nicole Hardouin : note de lecture dans dans Recours au poème : https://www.recoursaupoeme.fr/claude-luezior-une-derniere-brassee-de-lettres/
Philippe Veyrunes : recension dans Babelio.com : https://www.babelio.com/livres/Luezior-Une-Derniere-Brassee-de-Lettres/1043257#critiques
Michel Bénard : critique littéraire dans Traversées : https://revue-traversees.com/2018/12/28/claude-luezior-clames-librairie-editions-tituli-paris-format-21x14-nombre-de-pages-82/
Claude Luezior, Epître au silence, Ed. Encres Vives
Note de lecture de Gérard Le Goff (31 octobre 2021)
A l’origine le mot épître, issu du grec, repris en latin, désigne une simple lettre. Au fil du temps, le terme va qualifier un mode d’expression utilisé pour rédiger des traités courts, des œuvres littéraires, voire des pamphlets politiques. On découvre ainsi des épîtres dans Le Nouveau Testament, on se rappelle celles d’Horace et de Clément Marot. On se souvient, sans doute plus encore, du roman épistolaire : Les liaisons dangereuses.
Claude Luezior semble ici, avec ce bref recueil, vouloir faire état d’une correspondance avec le silence. On serait en droit de considérer le postulat incongru. Un destinataire qui jamais ne répond et laisse parfois un écho répéter la demande.
Il ne faut jamais se fier aux apparences, dit le proverbe. Au-delà des faux-semblants, l’auteur n’a de cesse d’établir des correspondances entre son être spirituel et un monde matériel qu’il subit. A travers ses courriers de poste restante, en effet, il interpelle et interroge tour à tour un concept, un sentiment, un objet, une personne, jusqu’à la plus ténue des composantes de cet univers où nul n’a choisi de naître.
Tout de suite, l’appellation : correspondance revêt le sens profond que lui accordait Baudelaire. Pour le poète, il convenait de les traverser ces apparences et, par raisonnement analogique, passer de la simple perception concrète à une vision transcendée, voire (pourquoi pas ?) à une forme de mysticisme.
Être des vôtres : tout poète n’est-il, lui aussi, un moine assoiffé du miracle qu’est l’intériorité ? (Lettre au Moine). Dès lors, l’écriture constitue le nécessaire catalyseur de l’entreprise, le vecteur du passage. Un labeur que d’aucuns, trop matérialistes, considèrent étrange parce que voué à l’inutile. Un travail qui nécessite cependant courage et abnégation : Ne suis-je en réalité qu’un galérien marqué aux fers de la passion, un forçat de la phrase, un supplicié sur le carcan de cette langue qui me taraude ? (Lettre à ma lettre).
Claude Luezior cultive à l’évidence un rapport d’admiration et de connivence avec d’autres modes d’expression qui visent le même but. Comme la peinture. Aussi s’adresse-t-il avec respect à l’artiste ami, devenu confident : Aux tables gigognes de la création, je cale mes mots à l’aplomb de tes touches, ma syntaxe à ton chevalet, ma plume à ton geste. (Lettre au peintre).
Bien sûr, prendre conscience que les années passent décourage le créateur qui ne veut croire manquer de force pour achever son œuvre. Il peut alors douter du bien-fondé de ses actes, toucher du doigt la vanité de sa démarche. Et si interroger un miroir c’est constater l’outrage irréversible du temps : J’ai bien reçu ton reflet, mon beau Miroir. Et ne t’en remercie pas : image fêlée, taches et craquelures ; ne convient-il pas de se ressaisir au plus vite : Dans mon jardin premier, les alouettes ont décrété que le compte n’y était pas. (Lettre à Miroir) ?
L’auteur refuse de se complaire dans le narcissisme comme dans les dérives morbides. Il observe et tente de comprendre le monde où il vit. Il est sensible aux transformations. Amateur d’art, sans doute admirateur de Claude Monet, Claude Luezior constate et déplore l’enlaidissement de la nature par l’homme au nom du profit : On a tenté de vous occire par pesticides interposés, baisers de pétales éparpillés sur les blés. C’est que vous n’êtes pas convenables, avec votre goût de pavot sur les lèvres. On a su dissoudre vos mutineries, dans ces plaines désormais tissées d’industries. (Lettre à Coquelicots).
Humain, trop humain demeure-t-il cependant. Il développe l’intuition que l’acte d’écrire doit s’ériger en sacerdoce. Une retraite studieuse, mais menacée par mille tentations : D’un coup tu étais là, agaçant ma quiétude, ébréchant mes arpèges. (Lettre à Désir).
Bien sûr, il existe des attractions plus vénielles que Claude Luezior parvient à maîtriser et qui ne le découragent donc pas, bien au contraire. Il avoue au passage quelques faiblesses. Le tabac, par exemple (Lettre à ma pipe). Un plaisir coupable, certes, mais que celui qui n’a jamais fumé lui jette la première pierre… à briquet ! Ou le chocolat, si régressif : Religion du péché mignon, vite confessé, vite absout. (Lettre à Chocolat).
Avec cette brassée de belles lettres, qu’il sait avoir expédiées sans espoir de retour, Claude Luezior parvient, grâce à son écriture limpide et évocatrice, musicale et riche de sens, à tracer les contours d’une réalité, la sienne qui, quelque part, est aussi la nôtre. Une démarche à la fois lucide et exigeante : Nous ne sommes que mendiants de lumière. (Lettre à Quête).
L’auteur évoque un monde fragile et parfois désespérant dans lequel nous sommes tous condamnés à subsister. Alors, oui : il faut rendre hommage à la beauté des fleurs, à la suavité des parfums, au désir, au chocolat, et à tout ce qui peut nous rendre heureux ! La vie se doit d’être gaie et bruyante quand le silence, lui, est sourd : Silence, je te hais. L’espace d’un cri. (Lettre à Silence).
Gérard le Goff
Impatiences, Ed. Buchet/Chastel, Paris, 1995
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Luezior nous offre ici une série de témoignages émouvants. Imprégné de son expérience de médecin neurologue, il nous dépeint, dans des textes courts et percutants, ce qui fait l'essence même de l'homme.
Dépouillés de tous les artifices par l'épreuve de la maladie, ses personnages nous apparaissent dans leur faiblesse, leur détresse, leur vérité. L'auteur les regarde d'un oeil tendre et émerveillé "comme une mère qui voit son fils marcher pour la première fois : elle sait qu'il va tomber, mais se relever pour marcher encore."
Ils ont un sourire qui nous fait vivre.
Extrait sur site de Pan des Muses :http://www.pandesmuses.fr/2017/cl.marcher.html (cliquer)
Ce livre a été traduit en allemand par Bertrun Jeitner-Hartmann : Ungeduldungen (Buchet/Chastel,1997)
Dépouillés de tous les artifices par l'épreuve de la maladie, ses personnages nous apparaissent dans leur faiblesse, leur détresse, leur vérité. L'auteur les regarde d'un oeil tendre et émerveillé "comme une mère qui voit son fils marcher pour la première fois : elle sait qu'il va tomber, mais se relever pour marcher encore."
Ils ont un sourire qui nous fait vivre.
Extrait sur site de Pan des Muses :http://www.pandesmuses.fr/2017/cl.marcher.html (cliquer)
Ce livre a été traduit en allemand par Bertrun Jeitner-Hartmann : Ungeduldungen (Buchet/Chastel,1997)
A pleines mains, Ed. Buchet/Chastel, Paris, 1996
Nous sommes entourés de multiples mains : câlines, charnelles, parfois énigmatiques. Luezior zappe de l'une à l'autre en une série de fables. Les mains du bambin qui apprennent patiemment la moelle des aliments sont attendrissantes ; celles du chirurgien auquel on prête son corps deviennent redoutables. Chez le dentiste, la carie n'a aucune chance devant les doigts velus...
Et puis, il y a ce conte du génie génétique où le biologiste visse des chromosomes d'une étrange manière. Ou le témoignage du grand brûlé dont les doigts enfin cicatrisés se liguent pour déguster une barre de chocolat.
Textes brefs, collants de bonheur.
Fruit de nos désirs, Ed. Buchet/Chastel, Paris, 1998
Quarante lettres d'un père à un enfant en gestation: quarante mots d'amour que toute mère chuchotera au bord de ses lèvres.
Approche pudique d'un ressenti trop rarement exprimé.
Attendre l'enfant, c'est aussi lui raconter la femme faite espérance, la grande migration de l'ovule, le ventre qui accueille.
Attendre un enfant, c'est l'écoute complice à la table de la vie, c'est une marée du coeur et les caresses à venir.
Extrait lu à la Radio Suisse romande : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/droles-d-histoires/3791117-droles-d-histoires-du-02-03-2012.html (télécharger, début : 42e minute, 25e sec...)
Venise, Ed. Cabedita, Yens (CH) et Saint-Gingolf (F), 2000 // Ed. Buchet/Chastel, Paris, 2001
Ils s'étaient mis à emballer Venise dans du plastique. Tout partout: Dieu sait pourquoi ! Par amour de la vieille pierre peut-être, pour préserver la Sérénissime des vents marins, des moisissures, de la pollution, des touristes, peut-être, des touristes encore, d'une descente aux enfers. (...) Sur leurs frontispices, les lions avaient rugi, mais leur voix s'était vite perdue dans les méandres polymérisés.
Prix Voltaire, Société des Ecrivains de l'Ain, Salon du Livre 2000 à Genève. Ed. Cabedita (22 p)
Couverture : tableau de Guy Breniaux (cf son site sous "Liens")
Par ailleurs, aux Ed. Buchet/Chastel : Venise et autres contes fantastiques (105 p, Paris, 2001)
Chemin de rêves, Ed. ACM, Strasbourg, 2000
Laissez-vous emporter par ces billets découverts sur un quai par Rita, une personne trisomique. Poésie d'une gare qui aurait recouvré toute la noblesse des contemplations, cette écriture est tout simplement magistrale car elle prend le temps de nous transporter dans l'Orient-Express de notre imaginaire. (...) Claude Luezior, c'est ce monsieur au sourire tendre et à la moustache joviale, assis sur un banc de ce quai, et qui prend plaisir à regarder les express et les omnibus dans un brouhaha d'enfer. Avec sérénité, il observe ce tohu-bohu qui brasse les courants d'air. Il sait très bien que toutes les destinations mènent au même terminus. Et que la vie n'est qu'une immense gare. Le contrôleur vous le confirmera bien, le moment venu.
(Extrait de la préface de Laurent Bayart / Photo de couv.: Eric Vacquier)
(Extrait de la préface de Laurent Bayart / Photo de couv.: Eric Vacquier)
Nourrir les Colombes, Ed. L'Harmattan, Paris, 2004
Ulcérés par le comportement de nations dites civilisées, Laurent Bayart et Claude Luezior unissent leurs plumes en un dialogue fait de miroirs ébréchés. Guerre en Irak et en Palestine, enlisement du malheur à Babylone et Jérusalem, kamikazes et barbarie, violence ambiante sur nos écrans et dans nos coeurs, la saga des hommes en déliquescence se répète inexorablement à travers l'Histoire.
Un manifeste scandé à deux voix par des fous du roi, à la barbe du prince. Les flèches d'encre qu'ils décochent ne sortent toutefois pas d'un carquois, mais d'un porte-plume.
Laurent Bayart, poète et romancier alsacien, distille et sème ses chroniques en quête d'un monde plus fraternel. Claude Luezior poursuit, sur la ligne de fracture des civilisations, sa quête d'universel.
Première de couverture : oeuvre de Pavlina (cf son site sous "Liens")
Un manifeste scandé à deux voix par des fous du roi, à la barbe du prince. Les flèches d'encre qu'ils décochent ne sortent toutefois pas d'un carquois, mais d'un porte-plume.
Laurent Bayart, poète et romancier alsacien, distille et sème ses chroniques en quête d'un monde plus fraternel. Claude Luezior poursuit, sur la ligne de fracture des civilisations, sa quête d'universel.
Première de couverture : oeuvre de Pavlina (cf son site sous "Liens")
Aux écluses du destin, Ed. L'Harmattan, Paris, 2004
Les derniers instants de sa mère, Luezior les évoque avec une pudeur sacramentelle : complicité où les mots ont la densité du silence.
Et si la mort était une écluse pour rejoindre cet au-delà du palpable ? Et si elle était une manière d'accouchement aux filières du destin ?
Quelque part, dans l'épaisseur de l'ombre, se réfugient les moments privilégiés de l'amour.
Première de couverture : oeuvre de Pavlina (cf son site sous "Liens")
URBS, itinéraire de vie, Ed. Buchet/Chastel, Paris, 2007
Vivre une ville est un acte de foi. C'est entrer dans sa religion, son histoire, son peuple, c'est fraterniser avec son passé, découvrir un lieu d'amour. Urbs : comme Rome bien sûr, archétype de La Ville. Riches ou miséreuses, infernales ou paradisiaques, les agglomérations humaines exercent une profonde fascination. Quelques jours ou quelques années durant, un peu parisien, cairote, florentin ou genevois, Luezior a récolté cette poignée de cailloux : ils serviront aux Petits-Poucets que nous sommes, à retourner sur nos rêves.
Une cinquantaine de villes pour autant de proses, dans lesquelles puristes et grincheux ne trouveront pas leurs poussins.
Première de couverture : Oeuvre d'Armand Niquille, cf son site sur "Liens"
Contributions à des anthologies
· La Poésie Contemporaine 2000, Les Presses Littéraires (Dijon)
· Bouquet de Plumes, Ed. La Sarine, SFE (Fribourg)
· Dissidences 2002-2003, Coll. l'Aéro-Page (Dijon)
· La Poésie Contemporaine 2001, Coll. Florilège (id.)
· Soif de Mots, Tome 13, Ed. Le Brontosaure
· La Pléiade pictave, G. Claude St-Marc (Poitiers)
· La Poésie pour Étendard, tome 5, 2005, Les Amis de Thalie (Limoges)
· Soif de Mots, Tome 16, Ed. Le Brontosaure
· Calendrier poétique de Thalie, 2005
· Anthologie Pierre Béarn, 2005
· Il Convivio 2005, trad. Angelo Manitta (Sicile)
· La Poésie pour Étendard, tome 6, Les Amis de Thalie, 2006
· Anthologie de la Poésie Contemporaine Française (Dijon), 2007
· Fribourg la secrète, Soc. Frib. Ecrivains, Ed. La Sarine, 2007
· Dissidences, U.N.I.A.C. (Dijon), 2007
· Le Scribe, Ed. À la Carte, 2008
· PAVLINA : Vingt années bleu passion, Ed. Tricorne, 2009 (Genève)
· Défricheurs d’imaginaire, dir. J.-F.Thomas, Ed Campiche : « CamPoche », 2009
· Florilège St-Valentin, Ed. Sajat, 2011
· J. Biolley : Les couleurs d’une œuvre, Ed. Wallâda, 2011 (Marseille)..
. Concerto pour marées et silence, Colette Klein, 2011, 2013, 2015 (Paris)
. Hughes de la Taille : A l'écoute du regard, (avec N.Hardouin, A.Comtour, M.Bénard) Ed. Deux Rives, 2013
. Charlibre, Ed. Corps de Puce, 2015 (Amiens)
. Effraction, Ed. L'Harmattan, 2015 (Paris)
. Poésie sur Seine, Les poètes du XXIe siècle, 92, 2016 (Saint-Cloud)
. Fenêtre ouverte : Anthologie de poésie bilingue en français-espagnol : sélect. trad. et dir. Maggy De Coster (coll. dir. Suzanne Dracius) Ed. idem (Desnel), 2017 (Paris)
. Armand Niquille : Des réalités rêvées, in : Pro Fribourg 193 : avec L. Fasel, P. Frochaux, J.-R. Gisler, G. Haymoz, B. Hodel, M. Monteleone, C. Reicheler, P. Rudaz, W. Tschopp; coord. S. Buchs, 2016 (Fribourg)
· Bouquet de Plumes, Ed. La Sarine, SFE (Fribourg)
· Dissidences 2002-2003, Coll. l'Aéro-Page (Dijon)
· La Poésie Contemporaine 2001, Coll. Florilège (id.)
· Soif de Mots, Tome 13, Ed. Le Brontosaure
· La Pléiade pictave, G. Claude St-Marc (Poitiers)
· La Poésie pour Étendard, tome 5, 2005, Les Amis de Thalie (Limoges)
· Soif de Mots, Tome 16, Ed. Le Brontosaure
· Calendrier poétique de Thalie, 2005
· Anthologie Pierre Béarn, 2005
· Il Convivio 2005, trad. Angelo Manitta (Sicile)
· La Poésie pour Étendard, tome 6, Les Amis de Thalie, 2006
· Anthologie de la Poésie Contemporaine Française (Dijon), 2007
· Fribourg la secrète, Soc. Frib. Ecrivains, Ed. La Sarine, 2007
· Dissidences, U.N.I.A.C. (Dijon), 2007
· Le Scribe, Ed. À la Carte, 2008
· PAVLINA : Vingt années bleu passion, Ed. Tricorne, 2009 (Genève)
· Défricheurs d’imaginaire, dir. J.-F.Thomas, Ed Campiche : « CamPoche », 2009
· Florilège St-Valentin, Ed. Sajat, 2011
· J. Biolley : Les couleurs d’une œuvre, Ed. Wallâda, 2011 (Marseille)..
. Concerto pour marées et silence, Colette Klein, 2011, 2013, 2015 (Paris)
. Hughes de la Taille : A l'écoute du regard, (avec N.Hardouin, A.Comtour, M.Bénard) Ed. Deux Rives, 2013
. Charlibre, Ed. Corps de Puce, 2015 (Amiens)
. Effraction, Ed. L'Harmattan, 2015 (Paris)
. Poésie sur Seine, Les poètes du XXIe siècle, 92, 2016 (Saint-Cloud)
. Fenêtre ouverte : Anthologie de poésie bilingue en français-espagnol : sélect. trad. et dir. Maggy De Coster (coll. dir. Suzanne Dracius) Ed. idem (Desnel), 2017 (Paris)
. Armand Niquille : Des réalités rêvées, in : Pro Fribourg 193 : avec L. Fasel, P. Frochaux, J.-R. Gisler, G. Haymoz, B. Hodel, M. Monteleone, C. Reicheler, P. Rudaz, W. Tschopp; coord. S. Buchs, 2016 (Fribourg)
Préfaces
· Par intermittence, Denis Emorine, Ed. La Bartavelle
· Les voyages immobiles, Laurent Bayart, Ed. Editinter
· Dissidences, Anthologie 2001, rev. l'Aéro-Page
· L'oxydo-gravure, monographie Guy Breniaux
· Claire des Sources, L. Bayart, Ed. Editinter
· L'âme nue, Denise Bernhardt, Ed. Les Presses littéraires
· Les éphémères, Louis Delorme (postface), idem.
· Le rim’ailleurs, S. Blanchard, Coll. Florilège
· Le rire de l’ombre, Nicole Hardouin, Ed. L’Harmattan
· Cathédrales éphémères, N. Lescop, Ed. Les Amis de Thalie
· Au large de l’amour, Amalita Hess, Ed. La Sarine
· Des roses et des lèvres, Marguerite Lalèyê, Ed. L’Harmattan
· L’amour à fleur de peau, Michel Carrillo, Ed. Cité du livre
. Contrepoints (trilogie), Louis Delorme, Jeanne Champel Grenier, Ed. France Libris
· Les voyages immobiles, Laurent Bayart, Ed. Editinter
· Dissidences, Anthologie 2001, rev. l'Aéro-Page
· L'oxydo-gravure, monographie Guy Breniaux
· Claire des Sources, L. Bayart, Ed. Editinter
· L'âme nue, Denise Bernhardt, Ed. Les Presses littéraires
· Les éphémères, Louis Delorme (postface), idem.
· Le rim’ailleurs, S. Blanchard, Coll. Florilège
· Le rire de l’ombre, Nicole Hardouin, Ed. L’Harmattan
· Cathédrales éphémères, N. Lescop, Ed. Les Amis de Thalie
· Au large de l’amour, Amalita Hess, Ed. La Sarine
· Des roses et des lèvres, Marguerite Lalèyê, Ed. L’Harmattan
· L’amour à fleur de peau, Michel Carrillo, Ed. Cité du livre
. Contrepoints (trilogie), Louis Delorme, Jeanne Champel Grenier, Ed. France Libris
Textes, articles et éditoriaux dans des revues, journaux et sites
· Art et Poésie
· Florilèges
· La Liberté
· L'Aéro-Page
· Poésie sur Seine
· Encres Vives
· Écriture
· La Pléiade Pictave
· Journal à Sajat
· Renouveau
· Lettres et Cultures de langue française
· Mélusine
· Revue Alsacienne de Littérature
· L'arme de l'écriture
· CO (Madrid)
· Poésie première
· Axololt
· Il Convivio
· L'Agora
· Rencontres
· Commentaires
· L'Etrave
· Sol-Air
· Pharts
· Les hommes sans épaules
· Le Républicain
· Le Courrier (de Genève)
· Comme en Poésie
· Traversées
· L’Express
· Friches
· Littérales
· Les Amis de Thalie
· Le Dépliant
· Pages romandes
· L’Objectif
· Texture
· Pages insulaires
. Diérèse
. Couleurs Poésies 2
. L'internaute
. D'ailleurs Poésie
. Recours au Poème
. Le pan poétique des muses
. Levure littéraire
. Webliterra